Sébastien Degorce fait sa petite popote avec les mots

Article paru dans La Nouvelle République du 16/04/2014.

Cet Issoldunois de souche a étudié avant de faire de petits boulots qui l’ont amené à l’écriture.

Demeurant en Angleterre depuis quelques années, Sébastien Degorce a gardé un faible pour Issoudun, sa ville natale. De son enfance et de son adolescence. Autant dire que l’empreinte est totale. Et même de l’autre côté de la Manche, il pense au Berry. Rien d’étonnant, dans ces conditions, qu’il écrive « Berry ». Les lieux, les personnages, les terminologies berrichonnes sont au cœur de ses écrits. Le jeune homme de 34 ans publie aujourd’hui deux romans. Ses deux mondes en quelque sorte. Un monde fantastique avec Les Portes noires, et un monde emprunté au réel où il redessine, à grands traits d’imaginaire, son adolescence avec Treize mois.

Côté obscur

À 14 ans, il goûte au monde de la cuisine. Une année d’apprentissage qui ne lui laisse pas que de bons souvenirs. En réalité, il avait idéalisé ce monde, très à la mode aujourd’hui, mais qui ne lui convenait pas. Finalement, dans la vraie vie, il reprendra ses études à Saint-Cyr où il passera un Bac pro de vente. « C’est au cours de cette période que j’ai commencé à écrire mais c’était de l’écriture égoïste où je me racontais, juste pour moi. » Après des années de petits boulots, il entreprend une formation de secrétaire d’édition pendant laquelle s’opérera le vrai déclic : « Écrire pour être lu. »

Souriant, le verbe haut, Sébastien Degorce est volubile par nature. Et c’est sans virgule qu’il parle de shaman et de déesse vengeresse, avant de basculer dans l’univers de la cuisine qui lui a laissé un goût bien amer : « Il y a 10 % de vrai et 90 % d’imagination. Ce qui m’intéressait, dans Treize mois, c’était de parler du monde de l’entreprise. Plein de gens n’osent pas car il y a une forme d’impunité. Mon souhait, c’est d’identifier un univers et en le racontant d’une certaine manière, montrer que cela peut apporter quelque chose aux lecteurs. Le monde des livres, ce doit être ça ! »

Le jeune écrivain, qui travaille par ailleurs dans l’édition, ne cache pas son côté sombre. Tout vêtu de noir, la barbe tombante, il se pose bien des questions. Écrire lui offre la possibilité d’y répondre. Aller à la rencontre d’élèves dans les lycées, lui permet d’exposer sa conception de la vie et son amour des mots, de l’écriture, et bien sûr, de la lecture : « Moi, c’est une rencontre avec Michel Tournier, qui était venu dans ma classe en primaire, qui m’a montré le chemin. Quand on lit, on grandit avec l’histoire. Si je peux faire partager ça, ce serait déjà pas mal ! »

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